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Une arme de plus dans le diagnostic et le traitement du cancer de la prostate

Selon les chiffres du registre belge du cancer, le cancer de la prostate touche 9800 hommes par an. Il s’agit du 2e cancer le plus fréquent de Belgique. Il touche les hommes à partir de 50 ans. Malgré les progrès thérapeutiques, il demeure au troisième rang des décès par cancer chez l’homme. L’imagerie médicale joue un rôle majeur dans le diagnostic et la prise en charge du cancer de la prostate.

Le TEP – scan  est un examen performant d’imagerie fonctionnelle analysant le fonctionnement et le métabolisme des organes. Il couple un scanner (tomographie aux rayons X /imagerie morphologique) à une tomographie de répartition d’un traceur radioactif (radiotraceur/imagerie métabolique).  Le traceur le plus répandu à l’heure actuelle est le FDG (Fluoro-Déoxy-Glucose), un sucre marqué au Fluor-18, traceur du métabolisme. Très utilisé dans le cadre du diagnostic du cancer, cet examen a pour but de visualiser les organes accumulant de façon excessive le FDG, ce qui traduit une consommation trop importante de glucose. On sait qu’habituellement la consommation cellulaire en glucose est augmentée au niveau des cellules tumorales, infectieuses et inflammatoires.

Un nouveau traceur PET (68GA-PSMA) spécifique au cancer de la prostate sera utilisé à partir à l’automne 2021 par l’A.I.R.C (Association inter hospitalière de Charleroi). Grâce à sa meilleure sensibilité, il a un impact majeur sur le plan de traitement des patients.

Ce marqueur est capital à plusieurs moments :

  • Prise en charge initiale: lorsqu’un cancer est diagnostiqué, les médecins recherchent s’il n’a pas atteint d’autres organes. C’est le bilan d’extension. Grâce à l’excellente sensibilité de ce nouveau traceur, certaines atteintes ganglionnaires ou osseuses non visibles par l’IRM, le scanner ou la scintigraphie peuvent être révélées chez des patients atteints d’une tumeur localisée dite « à haut risque », ce qui pourrait être décisif pour le choix du traitement. A noter que cette indication n’est pas encore validée et remboursée à l’heure actuelle mais le sera probablement dans un avenir proche.

    Diagnostic de récidive: il est possible que malgré un traitement curatif par radiothérapie ou chirurgie pour une maladie initialement localisée, le cancer réapparaisse. Lors des contrôles sanguins, l’élévation du taux d’antigène prostatique spécifique (PSA)  peut indiquer la présence d’une récidive métastatique mais le TEPscan avec traceur PET (68GA-PSMA) peut permettre de mieux la localiser dans le corps et de manière plus précoce qu’un scanner ou une scintigraphie. Il s’agit là de l’unique indication validée, approuvée et remboursée actuellement de cet examen.

  • Approche théranostique (thérapeutique et diagnostique) basée sur le PSMA dans le cancer de prostate métastatique résistant à la castration par hormonothérapie. La médecine nucléaire, à l’origine une discipline diagnostique, évolue aussi de plus en plus vers un domaine de spécialité thérapeutique. Ce type d’approche systémique ciblée pourrait bien représenter une nouvelle option thérapeutique dans le cancer de la prostate, avec l’utilisation de ligands du PSMA (antigène membranaire spécifique de la prostate) radiomarqués par lutétium 177 (177Lu). Des études cliniques de phase 2 prometteuses ont démontré son intérêt potentiel en terme de chute du PSA. Une étude de phase 3 est en cours pour valider cette approche. Les résultats de cette étude seront déterminants pour savoir dans quelle mesure cette modalité thérapeutique fera son entrée dans le traitement standard du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration dans un contexte post-chimiothérapie.

En savoir +

Le centre A.I.R.C Lucien Raynal se situe sur la chaussée impériale à Gilly. L’utilisation du nouveau traceur PET (68GA-PSMA) est le fruit d’une collaboration entre le Grand Hôpital de Charleroi, de la Clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies et de l’ISPPC.